Gallia Romana

Ville	Orange (Vaucluse, 84)
Sujet(s)
Auteur(s)
Support	Imprimé
Date	1631
Inscription
Références	Gölnitz 1631, p. 468-469
Bibliographie	Macé 1858 ; Lemerle 2003, p. 17-20 ; Lemerle 2005, p. 34-35, 94 ; Roumégoux 2009, p. 231-243
Remarques

Transcription

Macé 1858 ; Lemerle 2003, p. 17-20 ; Lemerle 2005, p. 34-35, 94 ; Roumégoux 2009, p. 231-243

« In profanis est circus sive theatrum, magnificum olim, hodiè aliqua ex parte dirutum, integrum satis, ut Romani splendoris majestatem testari possit. Videamus ejus formam & partes. Illa est in modum arcûs; cujus antica pars murum habet stupendi operis, longum CXXXVI, altum C pedes ; area interior C pedum est, maximam partem ædificiis & habitationibus occupata. Partes sunt : suggestus, proceres & caveæ. Hæ, penes muros conspiciuntur, olim ferarum receptacula, è quibus ad pugnam educebantur. Isti, sunt è marmore præeminentiæ, quæ in superiore muri illius quadrati parte extant perforatæ, quibus antennæ mali & trabes immittebantur ; ab iis dependebant vela tanquam totius theatri tegmina, ne vel æstu solis pluviâve spectacula impedirentur. Ammianus lib. XIV. horum velorum inventorem facit Catulum, aut ab aliis populis ad Romanos derivatorem ; inquiens : Ex turba minimæ sortis et paupertinæ in tabernis aliqui pernoctant : atris [469] nonnulli velabris umbraculorum theatralium : quæ Campanam imitatus lasciviam Catulus in ædilitate sua suspendit omnium primus. Vela ista variegata coloribus & interstincta solere esse, ait Lucretius in princ. lib. iv :
Et volgò faciunt id lutea russaque vela,
Et ferrugina, cùm magnis intenta theatris,
Per malos volgata, trabeisque, trementia pendent.
Namque ibi confessum caveai. subter et omnem
Scenai speciem, patrum, matrumque, Deorumque
Inficiunt, coguntque suo fluitare colore.
Ille, suggestus nimirum, erat in muri quadrati inferiori parte sive in podio locus elevatior, Romæ pro Caesare : in provinciis verò pro Procoss. & Prætore, qui ludis præsidebant. »
= « Parmi les monuments profanes, il faut signaler le cirque ou le théâtre, magnifique, aujourd’hui en partie détruit, assez bien conservé, toutefois, pour attester la majesté de la splendeur romaine. Étudions-en l’ensemble et les diverses parties. Le plan a la forme d’un arc, dont la partie antérieure consiste dans un mur d’un prodigieux travail, long de cent trente-six pieds et haut de cent ; l’intérieur consiste dans une cour de cent pieds, occupée en grande partie par des édifices et des habitations. Les diverses parties consistent dans les tribunes, la partie supérieure, les voûtes. Celles-ci se remarquent dans les murs ; c’était là qu’on renfermait les bêtes féroces, et de là qu’on les faisait sortir pour le combat. Dans la partie supérieure de cet énorme mur en pierres de taille, on remarque des blocs saillants en marbre, et dans quelques-uns de larges trous par lesquels passaient les cordes, les mâts et les poutres destinés à supporter les voiles qui couvraient tout le théâtre, afin que l’ardeur du soleil et la pluie n’empêchassent le spectacle. Ammien Marcelin (L. XIV) prétend que ce fut Catulus qui inventa ces voiles, ou qui les emprunta à d’autres peuples pour les introduire à Rome. « Une partie du bas peuple et des pauvres, dit-il, couchait dans les tavernes ; quelques autres sous ces sombres voiles qui ombragent les théâtres, et que, le premier, Catulus, pendant son édilité, fit suspendre, imitant la mollesse des Campaniens ». Cette voile était d’un tissu très serré et de diverses couleurs, comme le dit Lucrèce (l. IV, in princip.) :
Et volgo faciunt id lutea russaque vela,
Et ferrugina, quum magnis intenta theatris,
Per malos volgata, trabesque trementia pendent :
Namque ibi confessum caveai. subter et omnem
Scenai speciem, patrum, matrumque, Deorumque
Inficiunt, coguntque suo fluitare colore.
La tribune, enfin, était un lieu plus élevé dans la partie inférieure du mur que l’on appelait le podium, destinée, à Rome, à l’empereur, dans les provinces, au proconsul et au préteur qui présidaient aux jeux. . » (trad. Macé 1858, p. 172-174)